Mon amie Stéphanie me parlait l’autre jour d’une phrase qu’elle avait retenue d’un de ces professeurs : Derrière chaque comportement, il y a une souffrance. La profondeur et la véracité de ces mots m’ont complètement bouleversée. C’était quelque chose que je savais depuis toute petite, mais de l'entendre, ça donnait une toute autre dimension.
Il ne peut exister meilleure façon d’expliquer pourquoi nous nous comportons de telle ou telle façon et pourquoi nous avons continuellement à composer avec les attitudes difficiles et complexes des autres.
Mettre les choses en perspective
En gardant ceci en tête, nous ne pouvons plus vraiment simplement affirmer que les gens sont égoïstes ou méchants. Notre façon de les juger se doit désormais d’évoluer. Il nous faut mettre les choses en perspective et réaliser que, finalement, la manière dont certaines personnes agissent n’est que l’effet d’une cause beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît.
Évidemment, il faut avoir un tout petit peu de compassion en soi pour être capable de voir les choses sous cet angle. Serait-il juste de dire que si nous en manquons, c’est probablement parce que, justement, nous sommes sous l’emprise d’une blessure importante?
Derrière la force et la rigidité se cachent souvent une frustration ou un déni profond. Ma mère en était un exemple parfait. Pour différentes raisons, elle avait choisi, un jour, de ne plus accéder à cette partie en elle qui lui conférait un caractère plus humain. Je parle ici de la tendresse, de la considération pour les autres et de toute émotion qui nous invite à baisser notre garde. Si elle tenait le fort jour et nuit, c’est probablement parce qu’elle avait peur de sombrer. Certaines circonstances de sa vie l’avaient amenée à devenir une femme forte et courageuse et, en cours de route, elle avait oublié qu’elle pouvait parfois se permettre d’être, tout simplement, une personne sensible et vulnérable.
Nous recherchons tous la même chose
Pour ma part, j’ai toujours eu cette propension à voir la douleur, l’insécurité ou la peur derrière chaque comportement. C’est probablement pour cette raison que je suis très peu rancunière et que j’ai cette capacité à pardonner même l’impardonnable.
Peut-être est-ce que cela m’est plus facile parce que j’ai moi-même été appelée à composer avec plusieurs blessures et je sais pertinemment à quel point celles-ci ont grandement influencé qui j’étais et ce que je voulais accomplir dans ma vie.
Heureusement, mes souffrances se sont apaisées et, par la même occasion, mes comportements se sont améliorés. Non pas que j’étais difficile à vivre pour les autres, mais extrêmement difficile à vivre pour moi-même. En bout de ligne, c’est tout aussi destructeur, sinon plus.
Quoiqu’il en soit, ne perdons jamais de vue que nous recherchons tous la même chose : Nous voulons être aimés. Et, parfois, le plus petit geste d’amour passe par l’acceptation de qui nous sommes dans les moments où nous sommes, justement, les plus difficiles à vivre.