Lorsque j'étais dans la vingtaine, je pensais que le fait de m'étourdir était ce qu'il me fallait pour faire disparaître l'anxiété que je ressentais par rapport à la (ma) vie.
Je pratiquais alors à merveille ce que beaucoup de gens pratiquent quotidiennement : le déni, la déresponsabilisation et la procrastination.
En réalité, j'excellais dans l'art de glisser tous mes problèmes "sous le tapis" en pensant que si je ne les voyais pas, l'anxiété et l'insécurité allaient s'éclipser comme par magie.
Vous vous en doutez... Ça ne marchait pas. En fait, lorsque tel "problème" me revenait à l'esprit, il avait grandi en intensité car, plus je travaillais fort pour l'ignorer, plus il travaillait fort pour que je m'occupe de lui.
REGARDER LA RÉALITÉ EN FACE
Puis, un jour, j'ai essayé de comprendre tout ce qui se cachait derrière cette dynamique malsaine et la réponse m'est apparue : J'avais peur de regarder la réalité en face... et plus j'avais la trouille de voir les situations telles qu'elles étaient, plus j'essayais de trouver des moyens de les contourner au lieu de les affronter et de les régler, ce qui, en bout de ligne, me causait encore plus d'anxiété.
Cela m'a demandé plusieurs années d'introspection avant d'avoir un véritable déclic, mais, un jour, j'ai compris que ce que je fuyais comme la peste (la structure, la discipline, la constance) était justement ce dont j'avais besoin pour que ma vie retrouve un certain sens.
D'être disciplinée et engagée ne me privait nullement de ma liberté; au contraire, ça donnait une direction à ma vie; ça m'aidait à avoir l'esprit plus clair et, surtout, à obtenir des résultats concrets. Ce faisant, j'avais l'impression de ne plus être une marionnette, mais d'être celle qui, la plupart du temps, tire les ficelles.
Dans mon existence d'avant, tout était toujours laissé au hasard et, de ce fait, ce que je récoltais d'une main, je le perdais de l'autre. En vérité, je n'attirais que des frustrations et des déceptions parce que je refusais de véritablement prendre le contrôle de ma vie.
AGIR, C'EST AVANCER
Aujourd'hui, je réalise que ce qui nuit le plus à notre bien-être à tous, ce sont tous ces états de doute, d'indécision, de remise en question. Ces habitudes et patterns non constructifs comme celui de toujours remettre à plus tard.
Nous manquons, également, de vision du fait que nous ne prenons pas le temps de réellement statuer sur ce que nous voulons dans la vie et, lorsque nous le savons, nous manquons de structure pour mettre en place ce qui a besoin d'être mis en place. Mais, le plus important de tout : nous manquons de constance car ça en prend pour se rendre à la ligne d'arrivée.
Il existe une expression qui dit d'avaler le crapaud, c'est-à-dire de passer rapidement à l'action car, autrement, tout ce qui gravite autour de notre boîte crânienne (ces pensées qui viennent et qui vont sans cesse) risque de gober notre énergie et, conséquemment, de nous saper le moral.
En fait, la vie aime le mouvement. Chaque minute que nous prenons pour penser à comment nous devrions faire telle ou telle chose, quand nous devrions faire telle ou telle chose, si nous devrions faire telle ou telle chose... Ce sont des minutes perdues si elles n'aboutissent jamais à rien! D'avoir une clarté d'esprit nous rend heureux et la clarté n'est souvent possible que si on met en place une certaine structure. C'est pourquoi je suis désormais le style à toujours vouloir aller au fond des choses, à valider mes doutes, mes ressentis, mes interprétations... Car l'ancienne moi a perdu trop de belles opportunités parce qu'elle est restée coincée dans son dialogue intérieur, étroit et restrictif.
Également, désormais, lorsque j'ai un projet en tête, je m'efforce de l'enclencher rapidement ou, tout simplement, de l'abandonner sur le champ, question de ne pas polluer mon esprit avec des choses qui ne verront jamais le jour.
SE SENTIR PUISSANT
Lorsque nous choisissons de nous abonner à une certaine routine de vie qui, nous le savons, nous fera du bien sur le court - mais surtout - sur le long terme, nous développons le sentiment de contribuer pour quelque chose dans notre vie. Nous passons de l'état d'être une simple feuille au vent au vent lui-même qui, désormais, donne une direction à tout ce qui a de l'importance pour nous. Et c'est un sentiment merveilleux!
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