Les relations humaines ne sont définitivement pas faciles. Elles sont complexes parce que nous sommes constamment à analyser et traiter d’innombrables informations qui, en bout de ligne, rendent la communication entre nous extrêmement difficile, voire impossible.
C’est pourquoi la plupart de nos échanges restent en surface car, autrement, ça demanderait un investissement en temps et en énergie beaucoup trop important. Nous y mettons donc juste assez de profondeur pour empêcher que le lien ne se rompe.
En réalité, nous recherchons tous la simplicité, le pas compliqué, et ça se comprend très bien. Néanmoins, est-il raisonnable et réaliste d’aspirer à quelque chose que nous ne sommes nous-mêmes pas en mesure de fournir puisque chacun de nous est un véritable casse-tête en soi?
Ce que nous sommes
Chacun à notre manière, nous sommes à la fois attirants et repoussants. Ça dépend des moments; ça dépend de ce que nous vivons, mais ça dépend aussi beaucoup de la personne qui se trouve en face de nous car nous ne pouvons pas nier que chaque individu que nous rencontrons fait remonter à la surface certaines de nos faiblesses, de nos peurs et de nos frustrations. En fait, il y aura toujours quelqu’un pour appuyer sur le mauvais bouton, pour réveiller une blessure.
En ce qui concerne les relations de couple, je dis toujours : « Facile d’être équilibrés en solo. C’est en duo que ça se complique! » Même si nous nous considérons comme des personnes authentiques, le fait est que nous agissons différemment avec notre famille, nos amis, nos collègues et, surtout, avec notre partenaire amoureux.
Il y aura toujours une version de nous que nous préférerons, dont nous serons davantage fiers. C’est peut-être celle qui se rend tous les matins au boulot… Ou celle qui fait bien rire les amis. Toutefois, la sphère dans laquelle toutes nos défectuosités nous sont ramenées en pleine face est définitivement celle de l’amour.
En amour, nous devenons vulnérables. (Si ce n’est pas le cas, c’est que nous luttons contre ce que nous considérons comme une faiblesse.) Nous devenons dépendants. (Si ce n’est pas le cas, c’est que nous luttons contre notre attachement à l’autre.) En un mot, plus nous désirons l’autre, plus nous nous sentons perdus parce que nous réalisons que nous serons toujours aux prises avec la fichue problématique que nous n’arrivons pas à nous comprendre!
Ce que nous pouvons être
Pour ma part, il ne pourra jamais y avoir de vraie communication si, au départ, celle-ci ne vient pas d’un désir commun et sincère d’apprendre à véritablement connaître l’autre. Cela implique qu’il ne faut plus supposer, prétendre, imaginer, interpréter… mais qu’il faut valider à chaque fois ce qui nous dérange, nous choque, nous bouleverse. La plupart du temps, nous percevons les choses en fonction de nos expériences passées ou de ce que nous craignons d’expérimenter. Nous voyons ce qui se passe à travers nos propres lunettes dont les verres ne sont pas ajustés correctement.
Pourtant, les apparences sont souvent trompeuses. En fait, elles le sont la plupart du temps… Je peux vous en dire long sur le sujet. La vie m’a amenée à tester cette affirmation à plusieurs reprises et, à chaque fois, je constate qu’effectivement il nous manque trop souvent l’essentiel des informations pour porter une action ou un jugement valable.
La vie de couple ressemble à une danse. Nous pouvons choisir d’en faire une magnifique valse ou nous contenter d’un slam en solo maladroit. Toutefois, si nous souhaitons sincèrement améliorer nos talents de danseur, il nous faut un engagement, un focus et une motivation réciproques. Il faut que chacun devienne attentif au moindre mouvement de l’autre pour pouvoir immédiatement percevoir ce qui a besoin d’être corrigé afin que le rythme de la danse ne soit pas perturbé.
Pour que la danse soit parfaite, il faut l’accord des deux partenaires, mais n’oublions jamais que chacun a le pouvoir d’initier l’autre… un pas à la fois.