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  • Jackie B. Hamilton

Toi, la vie


Bonjour toi, la vie. Ça fait déjà un petit bout qu'on se connaît, toi et moi, n'est-ce pas? Et, pourtant, tu restes toujours un grand mystère.

Très généreuse par moment, tu peux devenir soudainement implacable, m'ébranlant dans ce que j'ai et suis de plus profond. Je perds alors totalement mes moyens et la confiance s'effrite.

Toi qui m'as vu pousser mon premier cri, tu as aussi assisté aux milliers d'autres qui ont suivi : cris de joie, cris d'extase, cris de peur, cris de peine et de colère... cris de désespoir.

Il m'arrive parfois de sentir que tu éprouves un peu de compassion pour mes nombreux déboires et - lorsque c'est le cas - cela me fait le plus grand bien. Mais il y a des moments où je me sens vraiment seul. Abandonné. Rejeté.

Tu es où durant ces temps de grande noirceur, dis-moi?

Je ne sais pas ce qui est le plus difficile... de vivre des épreuves ou de ne pas comprendre pourquoi on doit les vivre. Et, pour comble, d'avoir à les vivre encore et encore.

Quoiqu'il en soit, je m'en sors toujours. Parfois, ça prend des semaines et des mois, mais tout finit toujours par passer. Forcément. Tout passe.

Tu sais, je t'en veux souvent beaucoup et je pense même que tu es la principale cause de tous mes malheurs, toi qui s'acharne à me mettre des bâtons dans les roues pour m'empêcher de goûter à un peu de bonheur.

Puis, quand je reviens un peu à la raison - quand la tempête se calme, quand la douleur s'apaise - je réalise que j'y suis un peu pour beaucoup dans tout ce qui m'arrive et dans tout ce qui ne m'arrive pas. Il est vrai qu'il est plus facile de critiquer le monde entier que de se pointer du doigt soi-même.

Aujourd'hui, j'ai envie d'arrêter de te rendre responsable de tous mes échecs et de toutes les épreuves qui se dressent sur ma route. J'ai envie de t'enlever ce pouvoir que tu as sur ma vie et de me l'approprier. De le faire mien. Suffit que je décide de m'en servir; suffit que je cesse de brailler, de blâmer et de remettre à plus tard.

Je sais, la vie n'est pas facile... et je vais probablement chuter encore et encore et me remettre à penser que tu y es pour quelque chose dans tout ce qui m'arrive et dans tout ce qui ne m'arrive pas, mais promets-moi de trouver le moyen de me rappeler que je suis le principal créateur de mon existence. Que j'ai, depuis toujours, tous les matériaux qu'il faut pour me construire une vie heureuse, suffit que je m'en serve; suffit que je cesse de brailler, de blâmer et de remettre à plus tard.


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