J'ai, dans les personnes qui me suivent sur ma page Facebook, une femme très en colère d'être en vie, tout simplement.
Je ne connais pas son histoire, mais je perçois dans ses commentaires à mes publications que ça ne va pas du tout. Mes réflexions et théories les plus inspirantes ne l'atteignent pas car, au plus profond d'elle-même, elle se dit que la vie, c'est de la merde. À son dernier message sur le fait qu'elle attend la mort de son vieux chat pour probablement partir aussi, je suis restée sans mot. Et ma respiration s'est arrêtée.
Je n'ai pas eu envie de faire ce que je fais toujours : Essayer de trouver un rayon de soleil à travers l'épais mur de nuages noirs qui composent son ciel... Je ne l'ai pas fait parce que je me suis rappelé tous les moments de ma propre vie où j'ai aussi pensé : « À quoi ça sert tout cela? »
Je me suis souvenue à quel point j'ai souvent cru que j'allais mourir malheureuse parce que les années passaient et, NON, les choses ne s'arrangeaient pas. Aujourd'hui, tout va beaucoup mieux pour moi, mais je n'ai pas oublié ces trois décennies de jours gris.
Rien n'est parfait et une vie normale, ce sont de petits et de grands bonheurs, mais aussi de petites et de grandes déceptions. Toutefois, pour certaines personnes, on dirait qu'il n'y a jamais de retour du balancier tant et si bien qu'il devient impossible pour elles de s'accrocher à la moindre parcelle d'espoir.
Je n'ai pas de réponse pour cette femme, mais je sais une chose par contre : Ma vie s'est mise à aller mieux lorsque j'ai commencé à m'aimer davantage, lorsque j'ai arrêté de me sentir et de me percevoir comme une personne insignifiante et sans valeur.
En fait, nous attirons ce que nous pensons mériter. Ainsi, l'enfant qui n'a pas eu la chance de vivre dans un foyer aimant où on lui a prodigué toute l'attention et la tendresse nécessaires à son épanouissement - ou, pire encore, qui a été méprisé et violenté - pensera probablement toute sa vie qu'il ne mérite pas d'être aimé alors... à quoi bon vivre?
Je crois sincèrement que nous sommes nombreux à être encore enfermés dans cette prison qu'on appelle l'enfance, à encore donner raison à nos parents pour tout le mal qu'ils nous ont fait.
Il est, toutefois, temps de comprendre que ce que nous avons dû devenir par la force des choses n'est pas et ne sera jamais CE QUE NOUS SOMMES EN RÉALITÉ.
Ce que nous sommes, nous seuls pouvons le découvrir et, par conséquent, nous seuls pouvons réécrire les pages du scénario de notre vie. Mais pour y arriver, il faut quitter le passé pour mieux voir ce que l'avenir a de prometteur à nous offrir.
Oui, la vie nous en fait baver, mais elle devient beaucoup plus douce le jour où nous sommes aussi capables de douceur envers nous-mêmes.