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Jackie B. Hamilton

Pourquoi, pour certains, changer semble impossible


Je suis quelqu’un qui a énormément de compassion envers mon prochain. Trop même. Cela me fait d’ailleurs parfois beaucoup souffrir car je suis toujours dans la compréhension et dans l’acceptation des imperfections et des travers des autres, et ce, au détriment de mon propre bien-être.

En fait, j’ai compris depuis longtemps qu’un être humain en colère ou très méchant est un être humain blessé qui a probablement manqué d’amour et de conditionnement positif dans son enfance et qui est déçu de l’adulte qu’il est devenu. C’est pourquoi je me ramène toujours à l’enfant qu’il ou qu’elle a été et, du coup, mon cœur s’adoucit.

Quelqu’un comme moi qui a été élevée dans le dénigrement et le mépris aurait pu en vouloir à la terre entière et devenir un véritable bourreau pour les autres. Mais allez donc savoir pourquoi, ma douleur a pris une toute autre teinte, une toute autre couleur. Elle m’a simplement permis de mieux comprendre l’être humain.

D’avoir pu sentir dans toutes les fibres de mon corps toute la honte, la frustration et l’humiliation qu’on peut éprouver lorsqu’on est traité inadéquatement, avec injustice, fait qu’aujourd’hui il m’est difficile d’en vouloir à quelqu’un qui, lui, n’a pas encore saisi ce qu’il faut faire avec ce malaise inconfortable qui le poursuit depuis toujours.

Cette carapace qui est censée protéger

Je pense sincèrement que plusieurs d’entre nous cachons notre nature vulnérable sous une énorme carapace. Une carapace qui permet, par exemple, de montrer au monde entier à quel point nous sommes beaux, bons, intelligents, en contrôle… alors que, probablement, au fin fond de notre être se trouve un petit garçon insécure ou une petite fille apeurée.

Comme ça doit être lourd, pour la personne, de devoir porter tout ce poids jour après jour pour arriver à s’aimer un tant soit peu et avoir un semblant de vie intéressante! Et dire que, souvent, ces individus (hommes ou femmes) ont travaillé si fort à se convaincre de ce qu’ils veulent être et ressentir que de devoir admettre que tout cela ne repose que sur un scénario inventé risquerait probablement de les anéantir complètement.

Le plus triste – quand on les confronte - c’est de se buter à leur refus de reconnaître le subterfuge et à leur fermeture à changer les données. Ainsi, on peut supposer qu’ils ne connaîtront probablement jamais le véritable bonheur puisque leur vie n’est qu’une série de répétitions situationnelles déplorables, situations desquelles ils ne retirent jamais aucun enseignement puisque, selon leur perception, ils sont parfaits et, surtout, ils ont toujours raison.


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