Au moment d'écrire ces lignes, je suis confortablement installée dans ma cour arrière à lire un peu, mais, surtout, à réfléchir et à écrire. Ces temps-ci, j'ai l'impression que mon âme en a long à raconter.
Voilà que mon regard fixe le vide et, pendant un instant, je sens qu'il me manque : lui qui n'a pas encore de nom ni de visage. Cet idéal que je me suis construit au fil des expériences et des déceptions et dont l'absence est parfois troublante. Cet homme parfait… pour moi.
Ici, je le réalise bien; je (re)tombe dans mes histoires inventées. Celles qui veulent me faire croire que la vie à deux est toujours plus douce et plus facile. Si seulement c'était vrai…
Et si cette nostalgie de l'autre - ce sentiment qu'il manque quelque chose, une partie de notre être – n'était que le signe que nous nous cherchons nous-mêmes et non que nous cherchons quelqu'un d'autres?
Ainsi, si nous nous empressons de remplir le vide simplement pour remplir le vide, je crains que nous n'arrivions jamais à nous rencontrer pour vrai.
Nous serons toujours à la merci du vertige relié au fait qu’à partir de l’instant où nous entrons en relation avec l'autre, nous avons déjà peur de le perdre.
Un vertige qui, si on apprend à mieux se connaître et à mieux cohabiter avec soi, diminuera en intensité.
Avoir la nostalgie de l'autre, c'est se languir de soi. C’est ressentir cette irrépressible envie d'une rencontre et d’une connexion parfaite et complète avec ce que nous sommes de plus profond et de plus authentique.
Une rencontre à laquelle, malheureusement, nous essayons d'échapper tout au long de notre vie.
Comments