Quelque chose nous dérange au plus haut point – une parole, un comportement, une situation – et, parce qu’on ne trouve pas la façon, la motivation ou le courage de nous exprimer, on « subit » ladite chose et cela crée une boule de frustration qui grandit en nous, se solidifie, se cimente et se colle aux autres épisodes d’impuissance vécues dans notre vie.
On finit donc par en vouloir énormément – pour ne pas dire « anormalement » - à l’autre ou à la situation, mais, en réalité, c’est nous que nous détestons dans tout cela. C’est notre incapacité à nous exprimer adéquatement, à prendre notre place, à nous défendre, à prendre soin de notre image ou de notre identité qui, dans la majorité des cas, s’avère la chose la plus frustrante et la plus difficile à pardonner qui soit.
Ce que les autres nous font vivre n’est qu’un stimulus qui contribue à faire remonter ce qui bouille déjà au fond de la marmite depuis un certain temps. À la limite, tout ce qui nous agresse de façon exagérée en a plus long à raconter sur nous que sur les autres.
Non fiables, stupides, opportunistes, menteurs, hypocrites, malhonnêtes, insensibles, crétins… ne sont que quelques-uns des qualificatifs que nous utilisons pour dénoncer ceux et celles qui nous ont offensés. Toutefois, bien qu’il soit possible que, oui, le chapeau leur fasse, la plus grande blessure se trouve dans toutes ces fois où nous n’avons pas su gérer adéquatement la situation.
Pour ne pas voir ceci, plusieurs sont prêts à rajouter des couches de colère et à booster et déformer les faits encore et encore pour se donner bonne conscience de continuer à nourrir leur ressentiment. Ainsi, cela les empêche d’avoir à reconsidérer leur position, leur rôle, dans l’histoire.
Envers qui? Envers quoi avons-nous du ressentiment? Est-ce vraiment quelque chose à l’extérieur de nous ou… quelque chose à l’intérieur de nous.
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