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  • Photo du rédacteurjackiebhamilton

Lettre d'une lectrice anonyme


Ce soir, j'ai trouvé dans mon courrier une lettre... manuscrite.


Sur le coup, j'ai pensé : « Tiens! Un message de l'Univers! » (Hé oui, je suis comme ça; je fais partie de ceux qui pensent que rien n'arrive pour rien...)


Intriguée, je me suis empressée de l'ouvrir pour rapidement constater qu'elle provenait d'une lectrice plutôt en désaccord avec ma ligne de pensée, et ce, si j'en crois le ton des deux premières phrases qui allaient comme suit : « Je pars du proverbe qui dit qui s'impose, s'expose pour vous aborder. Je n'y crois pas en vos mots; même que j'en ai peur. »


Première réaction de ma part : Ouf! Comme si j'avais besoin de ça; moi qui suis déjà - depuis l'aventure Covid - en grande remise en question!


Puis, mon réflexe naturel a pris le dessus et je me suis dit que j'allais lire le message en entier, me remettre en question s'il y a lieu ou essayer de tout oublier si je sens que ça porte atteinte à ma vérité intérieure, à mon essence profonde.


Je me suis donc fait cuire une pizza et, entre deux bouchées, j'ai poursuivi la lecture de la fameuse missive anonyme qui portait mon nom et mon adresse, mais qui avait néanmoins été directement déposée dans ma boîte aux lettres. Donc, quelqu'un du coin... (Élémentaire, mon cher Watson!)


Étonnamment, plus je parcourais les pages (6 au total), moins je ressentais le jugement du départ. En fait, je dois même admettre que ce qui préoccupe ma lectrice est un sujet sur lequel je me questionne moi-même depuis quelques semaines : Le fait que nous devenons probablement de plus en plus égoïstes, focalisés que nous sommes sur notre quête du bonheur.


« Est-ce que cette théorie de l'épanouissement personnel nous ferait oublier l'autre? » Voici ses mots.


Je constate effectivement cette forte tendance, principalement au niveau des relations amoureuses. Pour avoir été sur des sites de rencontre, je vois bien à quel point de plus en plus d'hommes (et probablement de femmes aussi) fuient l'engagement comme la peste (le NOUS) afin de conserver leur JE intact. Précisons ici un JE qui n'a plus du tout envie de donner à qui que ce soit (de l'amour, du temps, de l'attention), mais qui, toutefois, demande quand même à recevoir et à prendre. Ça se résume à faire la liste de ses besoins et c'est à prendre ou à laisser. Pitoyable quand on y réfléchit quand même.


Je ne pense pas que mes messages incitent à l'égoïsme, mais, oui, probablement à une plus grande autonomie et indépendance affectives.


Tout est toujours une question de dose. Dans tous nos choix et en tout temps, il faut savoir faire preuve de parcimonie. Pas assez ou trop... et voilà qu'on tombe dans le déséquilibre.


Cette lectrice anonyme a mentionné que son petit-fils disait de moi - pour qu'elle arrête de trop attacher d'importance à mes mots - que j'écrivais probablement pour me guérir.


Je mentirais si je n'avouais pas que, comme tous les artistes, mon art me sert d'exutoire, mais aussi de miroir pour m'aider à mieux me percevoir et ainsi à mieux apprendre à m'améliorer et à m'aimer.


Finalement, cette lettre qui, sur le coup, m'a un peu perturbée s'avère finalement une jolie fleur déposée sur le pas de ma porte pour me permettre de poursuivre ma réflexion sur les relations humaines. Relations que l'on veut désormais tellement simples qu'elles finiront par ne plus exister.





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