
Je l'avoue; oui, parfois, j'ai juste envie de m'abrutir devant la télé.
Lorsque ça m'arrive, je me tourne souvent vers les émissions de téléréalité. C'est ainsi que mon intérêt s'est porté dernièrement sur la dernière saison de « mariages instantanés » (love is blind).
Je dois avouer que j'ai levé les yeux au ciel à plusieurs reprises, mais ce qui ressort surtout de mon expérience de téléspectatrice, c'est que je constate à quel point nous pouvons manquer de discernement lorsqu'il est question d'amour.
En fait, nous voulons tous désespérément croire en quelque chose qui, la plupart du temps, n'est PAS VRAIMENT LÀ dans le moment. Pour arriver à nous en apercevoir, il nous faudrait être capables de prendre de la distance, mais nous avons beaucoup trop envie de proximité pour nous éloigner afin d'avoir une meilleure vue.
Si seulement nous pouvions visionner notre propre histoire sur un écran! Que de déceptions et de larmes seraient épargnées! Non seulement, nous verrions ce qui ne va pas chez l'autre, mais aussi ce que nous-mêmes avons besoin de travailler.
Les relations romantiques sont probablement celles qui évoluent le plus rapidement du fait qu'elles nous rendent vulnérables. Ce faisant, il devient impossible pour nous de cacher notre vraie nature. À moins d'avoir de bons talents de comédiens. Mais même dans leurs premiers balbutiements - et j'oserais dire SURTOUT dans les premiers balbutiements - nous avons accès à de précieuses informations si nous gardons l'œil ouvert.
Malheureusement, nous n'avons pas le désir ni le réflexe de vouloir repérer rapidement les panneaux de signalisation qui nous indiquent, par exemple, de faire demi-tour ou de ne pas nous engager dans cette voie car c'est un cul-de-sac!
Hier, dans l'épisode de « mariages instantanés » que j'ai visionné, j'ai pu assister à deux scènes qui, à mon sens, sont des indices qui confirment que la relation ne pourra pas fonctionner ou qu'elle rendra l'un des deux protagonistes misérable.
La première scène nous montre que Stacy est une femme extrêmement exigeante envers son partenaire. Il doit la traiter comme une princesse, la surprendre, lui faire sentir qu'elle est constamment au centre de ses préoccupations. Lui a déjà l'impression qu'il n'est JAMAIS ASSEZ. Il a beau faire des efforts pour se conformer à ses attentes, elle est toujours déçue.
La deuxième scène, c'est Milton qui, de son calme exemplaire, partage avec sa partenaire une certaine inquiétude qu'il a du fait qu'elle semble souvent être de mauvaise humeur lorsqu'elle se réveille le matin. Elle lui répond qu'elle a des raisons de l'être. Il lui dit : « Mais quand ça ne fait que 30 secondes que tu es réveillée... » Celle-ci se sent insultée, attaquée. Elle se défend et contre-attaque. Elle doit même se retirer une minute pour reprendre ses esprits. Et elle revient en disant que c'est ce qu'elle et que c'est à prendre ou à laisser!
Ces deux scènes se terminent, évidemment, par un « Je t'aime » qui, tout à coup, semble faire oublier le « drame » qui vient de se passer. En un mot, on soulève le tapis et on glisse la poussière en-dessous pour ne plus la voir.
Évidemment, vous l'avez compris, c'est du déni. Je le redis encore : nous voulons tous désespérément croire en quelque chose qui, la plupart du temps, n'est PAS VRAIMENT LÀ dans le moment. Et c'est se désir qui fait que nous continuons à avancer dans une relation qui, dès le départ, n'est pas pour nous! Je vais épargner du temps à tout le monde ici : quand ça commence avec des questionnements et des frustrations, ça n'ira pas en s'améliorant. Au contraire. Mais je ne sais pas pourquoi on se fait subir cela... Je suppose qu'effectivement "love is blind"; l'amour est aveugle.
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